Diane Dufresne
Prix de la réalisation artistique 2001 (Musique populaire)
Diva, passionaria, artiste lumineuse et attachante, Diane Dufresne, grande dame de la chanson québécoise, est, depuis bientôt quarante ans, une figure emblématique de la scène musicale francophone. Sa passion, son énergie indomptable, son sens aigu du spectacle et son grand professionnalisme ont aboli les barrières linguistiques, l'ont catapultée au sommet d'une grande carrière et lui ont acquis l'enthousiasme indéfectible d'innombrables fans à l'échelle mondiale. Diane Dufresne a fait vibrer — et fait vibrer encore — la planète avec ses chansons rock, classiques et romantiques.
Mme Dufresne est née à Montréal en 1944. Lorsqu'elle avait douze ans, sa mère est décédée; et la jeune fille a dû abandonner l'école afin de s'occuper de ses frères et sœurs. Le soir, elle suivait des cours de chant et d'art dramatique. C'est en 1965, dans une boîte à chansons près de Montréal, qu'elle a fait ses débuts. Elle était accompagnée du pianiste André Gagnon. à l'automne 1965, soucieuse de perfectionner son art, elle est allée à Paris et a chanté à L'écluse et à L'échelle de Jacob, deux boîtes de la Rive Gauche.
En 1967, elle revient à Montréal. Puis, en 1969, elle fait partie de la revue musicale Les Girls, de Clémence Desrochers - un succès monstre à Montréal et en province. Au cours des étés 1970 et 1971, elle s'est produite sur la scène du Théâtre d'été de la Marjolaine avec le musicien François Cousineau (qui deviendrait un proche collaborateur, tout comme le parolier Luc Plamondon). La rockeuse était née!
En 1972, la chanson J'ai rencontré l'homme de ma vie fait fureur. Pour le lancement de Tiens-toé ben j'arrive !, son premier album, Diane Dufresne offre un spectacle grandiose. Et c'est ainsi qu'est née la tradition, à laquelle se greffe désormais un élément novateur : la participation du public. Depuis le lancement de Comme un film de Fellini, à Montréal, les spectateurs sont invités à se déguiser pour le concert. En 1984, lors du spectacle Magie Rose, au Stade olympique de Montréal, tous les spectateurs étaient vêtus en rose. Diane Dufresne participe régulièrement aux célébrations de la Saint-Jean à Montréal et ailleurs. Elle révolutionne le « showbusiness » et définit un nouveau type de spectacle.
Parmi ses chansons les plus connues, citons Oxygène, Rock pour un gars d'bicyc', Le Parc Belmont, Que et Le 304. Elle a produit plus de 20 albums, dont Sur la même longueur d'ondes (1975), Strip-tease (1979), Dioxine de carbone (1984), Top Secret (1987), Détournement majeur (1993) et Diane Dufresne (1997). Trois compilations sont parues, dont Merci en 2000, un coffret de trois CD où l'on retrouve ses grands succès (revisités) et de nouvelles chansons.
Diane Dufresne est une artiste polyvalente qui se prête aussi à l'écriture de chansons et de scénarios, à la peinture, à la conception de décors, à la mise en scène et au multimédia. Elle a effectué plusieurs tournées au Canada, en Europe et au Japon. En février 2001, elle a donné un concert symphonique à Montréal. Voici ce qu'en dit Jean Beaunoyer dans La Presse : « On ne peut que reconnaître que la chanteuse est au sommet de son art. [...] Sa voix n'a jamais été meilleure, aussi puissante, aussi contrôlée, aussi riche. » André Ducharme écrit dans L'Actualité, « C'est une pionnière qui a mis le Québec sur la carte du monde, donné des ailes aux autres artistes à qui elle a ouvert la voie. »
Entre autres prix et distinctions décernés à Mme Dufresne, citons : le titre d'Officier de l'Ordre de la Pléïade décerné par le Parlement international francophone en 2001; le titre d'Officier des Arts et des Lettres de la République française en 2000; plusieurs Félix à l'ADISQ (l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo).