Denis Marleau
Prix du Centre national des Arts 1998 (Spectacle vivant (anciennement Théâtre))
Se situant à la fin pointe de l’exploration théâtrale québécoise, Denis Marleau et son Théâtre UBU se sont donné pour mission d’explorer des thèmes d’avant-garde qui remettent délibérément en question les fondements traditionnels de l’art. Puisant dans la part obscure du répertoire contemporain aussi bien que dans les classiques du XVIIIe siècle, Marleau et sa troupe de collaborateurs s’intéressent aux « pulsions de vie et de mort, ces (éternels) tourments existentiels ». Aussi sombre et pessimiste que puisse sembler cette approche, elle fait souvent une large place à l’instinct ludique et à l’humour.
Décrit comme « l’un des artistes du Québec les plus conscients de la corruption actuelle de l’art », il a entrepris une démarche dont le but ultime est de déchirer les voiles de l’illusion pour frayer un chemin vers plus de franchise et de vérité dans notre monde corrompu. Dans une société où « l’illusion est reine », on a évoqué comme un « don précieux » sa quête de réalité sans compromise.
Les créations du Théâtre UBU ont bouleversé le public européen. Cependant, Marleau reste bien enraciné à Montréal, où il entend créer un centre recherche théâtrale qui poursuivra dans l’avenir l’exploration de ces thèmes universels.