Betty Oliphant (1918-2004)

Prix de la réalisation artistique 1997 (Danse)

Pour reprendre une de ses citations, comme le chevalier du Moyen-âge qui tente de trouver sa vocation dans la musique après une vie de guerre, Betty Oliphant sait fort bien que seule « une discipline rigoureuse, plus sévère que la formation militaire » peut permettre de mener une carrière artistique. Lorsqu'elle enseignait le ballet, elle a favorisé la maîtrise de la technique. Et cela, dans un but unique : atteindre la liberté d'expression. Pour elle, la danse fait appel aux deux éléments suivants : le niveau de la profession et la qualité de l'inspiration. Or, c'est ce qu'elle a insufflé à des centaines d'élèves depuis le jour de son arrivée à Toronto, jusqu'à l'inauguration de sa propre école de ballet en 1947; et elle a poursuivi dans la même foulée au cours de sa longue collaboration avec le Ballet national où elle a fait office de maîtresse de ballet pour en devenir plus tard la directrice artistique associée, puis, comme fondatrice et ensuite directrice de l'école nationale de ballet, pendant trente ans. Le talent et l'humour qui lui sont propres, particulièrement auprès des jeunes danseurs, lui ont valu d'être sollicitée par des écoles de ballet célèbres, partout au monde.

Grâce à son doigté politique et à son sens de la mission à accomplir, à sa ténacité et à la discipline dont elle a toujours fait preuve, elle a su obtenir du soutien moral et financier. Mais, surtout, elle a dû transmettre sa vision précise du métier à des membres du conseil souvent inexpérimentés. Il lui a fallu se battre pour faire reconnaître que le « Canada a besoin des arts pour nourrir l'esprit, le coeur et la pensée de son peuple ». « J'étais très persuasive! » dit-elle maintenant en plaisantant.

Sans cesse en quête d'excellence et refusant le compromis, elle a toujours visé la perfection. Cette orientation l'a souvent confrontée aux nouvelles tendances de « démocratisation » de la culture. Elle estime qu'elles desservent les plus grands talents. « Sans un sain respect de l'excellence, rien de grand ne peut s'accomplir ». Ses efforts ont contribué à aider les plus doués à se tailler une place de choix sur la scène internationale. Compagnon de l'Ordre du Canada, lauréate du Toronto Arts Foundation Lifetime Achievement Award, récipiendaire de l'Ordre de Napoléon décerné par la Maison Courvoisier de France et titulaire d'un doctorat honorifique de l'Université de Toronto, voilà quelques-uns des titres que lui a valu son travail acharné.

Le Gala des PGGAS est le fruit d’un partenariat dynamique et créatif entre la Fondation des PGGAS et le Centre national des Arts, responsable de la production du gala et des activités de financement, ainsi que l’Office national du film du Canada, producteur des courts métrages sur les lauréats qui sont diffusés lors du Gala.

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