Monique Leyrac (1928-2019)
Prix de la réalisation artistique 1997 (Musique populaire)
« Elle a été la première! ». élégante et raffinée, soeur de Piaf et de Garland, Monique Leyrac a été la première grande vedette internationale du Canada français à faire sa marque à New York, à Paris et à Montréal. Parfaitement à l'aise en français et en anglais, grâce à son talent, elle a franchi les frontières du Québec pour conquérir tout le pays et même la scène internationale. Elle a tracé la route pour toutes celles qui l'ont suivie, de Diane Dufresne à Céline Dion.
Interprète avant tout, elle a prêté sa voix aux oeuvres des plus grands compositeurs et poètes québécois, les Leclerc, Vigneault et Léveillée. C'est elle qui, en 1963, pour la première fois, a présenté « Mon Pays » de Vigneault à la Place des Arts de Montréal. Elle en a fait non seulement l'hymne du peuple du Québec, mais également un immense succès dans les concours internationaux en Europe.
Exigeante mais généreuse, elle a lancé la carrière de nombreux artistes. Luc Plamondon reconnaît lui devoir son succès après l'enregistrement de son premier album, en 1971. « Sa polyvalence est prodigieuse. Elle peut passer avec tellement de grâce du drame, à la comédie et au registre sentimental! ».
Avant de chanter, elle était actrice et elle se voit toujours comme « comédienne d'abord ». Passionnée et intense, elle construit ses spectacles solos autour de la vie de poètes et d'écrivains. Brecht, Molière et Sarah Bernhardt sont autant de sujets qu'elle a abordés. Ses collègues confirment que dans d'autres circonstances et à une autre époque, cet aspect de son travail lui aurait permis d'atteindre les plus hauts sommets comme ceux qu'elle a connus comme chanteuse.
Depuis ses humbles débuts à l'âge de quinze ans, cette personne merveilleusement cultivée est devenue la « muse et l'amie d'auteurs, de peintres et de poètes de Paris à Montréal ». Officier de l'Ordre du Canada, elle a été deux fois nommée Femme de l'année au cours de sondages effectués par la Presse canadienne.