Le Grand Esprit a créé une femme et l’a fait mère de nombreux enfants. Le Grand Esprit a de l’affection et de la sympathie pour la femme. Lorsqu’une femme prend la parole, il faut lui porter le plus grand respect, de même qu’à ses enfants, ceux-ci étant si précieux.»

-Anita Marie Goodene (Crie, 108 ans)

*Katerina Cizek - Dream Magic

Les films de Katerina Cizek ont contribué à lancer des enquêtes policières et à changer des politiques des Nations Unies et ont même été soumis à un tribunal pénal international comme élément de preuve. De plus, Mme Cizek a travaillé en territoire autochtone marginal, enquêté sur un réseau international de migration clandestine et réalisé une série de reportages sur le conflit provoqué par l’eau en Asie centrale. Ses plus récents projets comprennent Seeing Is Believing, qui porte sur les nouvelles technologies et les droits de la personne (prix Abraham, festival international du film de Hamptons) et Dead Are Alive: Eyewitness in Rwanda, qu’elle a écrit et réalisé et dont elle a assuré la narration). Ses œuvres ont été diffusées par écrit, à la télévision, à la radio et sur Internet. De plus, elle a reçu trois nominations aux prix Gemini et été la colauréate d’un prix Montreal New Talent en 2000. Depuis quelques années, elle travaille à Filmmaker-in-Residence, un projet expérimental mené par l’Office national du film dans un grand hôpital de Toronto, ce qui l’amène à collaborer avec les intervenants de première ligne (médecins, infirmiers et patients).

Alanis Obomsawin

Prix de la réalisation artistique 2008 (Écran et voix (anciennement Radiotélédiffusion et Cinéma))

Réalisateur/producteur, pédagogue, conteur

Membre de la nation abénaquise, Alanis Obomsawin est l’une des documentaristes les plus en vue au Canada et un farouche défenseur de la culture autochtone, de l’éducation et de la justice sociale. Scénariste, réalisatrice et productrice, elle a créé plus de 30 documentaires sur les enjeux auxquels sont confrontés les peuples autochtones au pays.

Mme Obomsawin, dont le nom signifie « guide », est née au New Hampshire en 1932 et a grandi dans la réserve d’Odanak au Québec. Chanteuse et conteuse, elle a sensibilisé la population à l’histoire et à la culture autochtones en donnant des spectacles partout en Amérique du Nord et en Europe.

Fidèle collaboratrice de l’Office national du film depuis 1967, elle y scénarise et réalise son premier film en 1971. Gene Boy revient chez lui (2007), Waban-Aki : peuple du soleil levant (2006), La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre? (2002), Kanesatake, 270 ans de résistance (1993), Richard Cardinal : le cri d’un enfant métis (1986), Les événements de Restigouche (1984) et Mère de tant d’enfants (1977) comptent parmi ses nombreuses créations.

L’éducation étant au cœur de ses préoccupations, elle a conçu pour l’ONF une trousse multimédia visant à faire découvrir la culture des Premières Nations aux élèves canadiens. Elle a aussi produit et réalisé Sounds From Our People, une émission éducative diffusée à la télévision de CBC. De plus, elle donne des spectacles de chant et de conte dans les écoles, les centres communautaires et les prisons et participe fréquemment à des émissions de télévision et à des festivals de musique.

Mme Obomsawin a siégé à de nombreux conseils d’administration, notamment le Foyer pour femmes autochtones de Montréal, le Comité consultatif des Premiers Peuples du Conseil des arts du Canada, Studio 1 (le studio autochtone de l’ONF), l’Aboriginal Peoples Television Network et le National Geographic International.

Entre autres prix et distinctions décernés à Alanis Obomsawin, mentionnons : Membre (1983) et Officier (2002) de l’Ordre du Canada; le Prix Luminaria pour l’ensemble de son œuvre cinématographique du Festival du film de Santa Fe (2007); le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques (2001); plus de 30 prix internationaux en cinéma et des doctorats honorifiques des universités York, Concordia, Carleton et Western Ontario. Un prix annuel portant son nom et récompensant le meilleur documentaire a été créé par le Festival torontois des arts médiatiques et cinématographiques, imagineNATIVE. Elle est également le sujet d’un tout premier livre sur les cinéastes autochtones, Alanis Obomsawin: The Vision of a Native Filmmaker, de Randolph Lewis (2006).